• Photo ancienne de Bourg de Péage

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Bourg de Péage au fil des siècles

Le "péage"

Le bourg doit son nom à la présence du pont sur l’Isère, établi au Moyen Age par l’abbaye Saint-Barnard de Romans, et dont la plus ancienne mention remonte à 1033. Les chanoines percevaient alors un droit féodal, sous le nom de péage, pontonnage ou leyde sur toutes les personnes, marchandises et bétail qui l’empruntaient, contre la garantie de son entretien. Plusieurs documents nous sont parvenus qui rendent compte des tarifs et des modalités d’imposition.

Le pont vieux

Dès le Moyen Age, le pont de pierre était jalonné de trois constructions : au sud s’élevait une tour percée d’une porte, près de laquelle se tenait la maison du pontonnier ; au nord, une chapelle (Notre-Dame-du-Pont) ainsi qu’un petit hôpital se faisaient face, de chaque côté du tablier. Le pont fut maintes fois endommagé par les crues violentes de l’Isère que la chronique nous signale. La tour, qui arborait fièrement les armes de la ville de Romans puis du Dauphiné, disparut au XVIIe siècle.

A plusieurs reprises, des arches écroulées furent remplacées par un tablier de bois. Au XVIIIe siècle fut entreprise la reconstruction de l’ouvrage, complétée au siècle suivant par son élargissement. Mais le pont devait endurer encore de nouvelles blessures car à trois reprises (en 1814, 1940 et 1944) sa seconde arche fut détruite. La paix revenue, il en conserve toujours la cicatrice.

Chapeau, Monsieur Mossant !

Si Romans a acquis une belle renommée avec la chaussure de luxe, Bourg de Péage doit la sienne à la chapellerie de feutre. Succédant à une solide tradition de bonneterie sous l’Ancien Régime, la chapellerie de feutre est introduite vers 1810 par des ouvriers venus de Cognin, dans l’Isère. En 1811, trois ateliers sont signalés, et un demi-siècle plus tard, cette activité occupe plus de 400 ouvriers répartis en 16 ateliers.

Le feutre est obtenu à partir de poils de lapins, qui font l’objet de nombreuses opérations, réalisées par les ouvriers dans des conditions pénibles d’humidité, comme le soufflage ou le foulage. Dans les campagnes alentour, les « raseuses » de lapins étaient nombreuses, et leur activité s’est parfois perpétuée dans le nom de lieux-dits. Mais l’installation de la ligne de chemin de fer à Romans en 1864 mit un terme à l’origine locale de la matière première, puisqu’on préféra alors le poil de lapins australiens.

En 1883 survint une crise chapelière sans précédent, du fait de l’attitude protectionniste de certains pays où s’écoulait la production. Les difficultés surmontées, l’activité s’amplifia encore jusqu’en 1929 où elle connut son apogée. A cette époque, l’entreprise Mossant, qui avait été la pionnière de la chapellerie péageoise, employait plus de 1 200 ouvriers, et bien d’autres ateliers produisaient à ses côtés des couvre-chefs que qualité. Mais à partir de cette date, la mode des « nues têtes » provoqua un rapide déclin de la chapellerie, dont certains ateliers continuèrent cependant de fonctionner jusqu’en 1985.